Comme la plupart des grands voyages au XXIe siècle, le notre
commence dans un avion. Et Air India, ca vous met dans le bain direct :
une hôtesse en sari (digne de Miss India) vous accueille avec un joli
« Namasté », et une odeur curieusement familière vous chatouille le
nez. L’avion sent la boutique indienne, les encens et les épices, cette odeur
qui imprègne une tenture, qu’on pourra toujours laver 10 fois, et qui sentira
toujours l’Inde. Une fois installés, on se rend compte qu’on est entourés d’un
groupe troisième âge prêt à s’encanailler. Ces mesdames sentent la laque Elnett
et le parfum capiteux ; on va vraiment passer 8 heures dans les vapeurs de
parfum ? Bah oui, c’est comme ca. Et on va profiter de leurs récits pendant
quelques heures aussi, parce que les vieilles dames aiment raconter leur vie à
grand coup de « faut pas croire » et de « oh bah oui
alors ». Au grand déplaisir de notre voisin de rangée, un jeune rasta qui
prend l’avion pour la première fois, qui à la fois s’émerveille sur le voyage
(« Ils nous servent à manger ? mais c’est de la baaaaalle »,
ouais bah attends d’avoir goûté mon coco !) et s’énerve à la moindre
occasion (« Nous vous rappelons qu’il est interdit de fumer à bord de
l’appareil… - Ah bah merci de nous le rappeler bordel !!! »). Le
voyage se passera quand même correctement, malgré nos congénères, et la
moquette années 70 des sièges.
A
l’aéroport de Delhi, nous sommes confrontés à des douaniers-bulldogs ; ce
qu’il y a de bien avec les douaniers, c’est qu’ils ne sont jamais sympas, où
que vous alliez. Sauf au Canada, mais au Canada tout le monde est gentil. En
tout cas en Inde, avoir un briquet dans la poche fait de vous un méga-criminel,
limite un tueur de grand-mère. Mais bon, les douanes c’est qu’une formalité,
maintenant on poireaute 3 heures avant de décoller pour Chennai. Thé amer à
l’anglaise, café jus de chaussette, boutiques typiques, et heureusement des
voyageurs sympas. On discute notamment avec un couple franco-indien, l’un est
de Bombay et nous explique un peu le pays, d’autant qu’il a passé un an et demi
à Auroville, et son copain donne ses impressions de français voyageant en Inde.
Autre surprise, puisque les briquets sont tous confisqués (ainsi que les
alloufs bien sur), l’espace fumeur de l’aéroport de Delhi (une cage en plein
soleil miam) dispose d’une machine-briquet dans un coin, comme un allume-cigare
mais sans la voiture autour. Tous les touristes arrivant dans la zone trippent
dessus, c’est pas banal ! Finalement c’est l’heure de décoller pour
Chennai, dans un avion à moitié plein (à moitié vide ?), on peut
s’installer pépère et pioncer sur fond de Bollywood (ce film date-t-il des
années 70 ou 2000 ? on ne saurait se prononcer !).
A Chennai, un chauffeur de taxi
nous attend pour 3 heures de route et rejoindre Pondichéry par l’East Coast
Road, qui longe la mer. Il nous donne quelques explications sur le chemin, type
« Chennai fait 40km de large ». Ah ouais quand même. C’est pour ca
qu’on roule depuis 45min et qu’on en est toujours pas sortis. Ca serait pas
presque la taille de la Réunion ca ? Bah oui c’est ca. Sur la route, on
découvre les premiers aperçus de l’Inde ; c’est très chaud, très sale, et
bondé. Un milliard de personnes, ca donne ca. Au bord de la route c’est la
grande misère, les cabanes écroulées, les hommes qui dorment avec les animaux.
Heureusement c’est aussi des rizières, des salines, des temples, des tailleurs
de pierre, et plein de belles choses. Ah et une centrale nucléaire. Joie.
Bien contents d’arriver à la
Guest House vers 19 heures (après que le chauffeur ait essayé de nous
refourguer l’hôtel tenu par son agence), on découvre avec horreur que les
papiers à remplir ca prend une heure… pitié, laissez nous prendre une douche,
poser nos sacs… Non non, on va d’abord remplir votre réservation en 3 fois 2
exemplaires.
Vers 20 heures on peut enfin se diriger vers le centre-ville pour
notre premier diner indien, sur un roof garden (comme beaucoup de restos à
touristes), et avoir quelques surprises. Erwan découvre le lassi, Valentine
découvre le palak paneer rouge (bah oui en France c’est vert, vu que c’est des
épinards…), et un genre particulier de cheese nan (un nan avec du fromage râpé
dessus, bah c’est aussi un cheese nan !). Vers 21 heures, on se re-dirige
tranquillou vers la guest house. Les rues bondées une heure plus tôt sont bien
plus calmes, on ne croise plus une seule femme (tiens donc…), mais les
boutiques ferment à 22 heures, donc on peut acheter un punjabi pour que
Valentine ne meure pas trop de chaud en jean. Mode princesse indienne activé.
Bien rentrés, et fourbus,
première nuit à 30 degrés. Vive l’eau froide et les ventilateurs. Dans notre
prochain épisode, vous saurez si on a survécu, ou si on a changé pour une
chambre avec clim.
Merci pour les photos, et pour la sympathique narration de vos aventures...
RépondreSupprimerGros bisous
Claude et Domi
Air Indià fidèle au pays... T° "indienne" bref on y est en plein!
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