Notre deuxième journée à Hampi nous mène donc de l’autre
côté de la rivière Thungabhadra, vers le temple d’Hanuman et Anegundi.
Premier objectif donc, dès potron-minet, traverser la
rivière. Pour cela il existe un bac, sans horaires précis, qui vient nous
chercher au bas du ghât d’Hampi Bazaar.
Le ghât, c’est cet espèce d’escalier, plus ou moins grand
mais toujours les pieds dans l’eau, emblématique de l’Inde, présent dans chaque
ville et village du pays, où les hindous viennent chaque jour faire leurs ablutions
dans la rivière, le lac ou le bassin qui le baigne.
En haut de celui-ci, un barbier s’occupe de raser barbe et
cheveux des fidèles, afin de les offrir au dieux. L’offrande de cheveux est,
ici, la plus importante de tous, le sacrifice ultime et, de ce fait, le plus
puissant.
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Il y a pire comme vue quand on va chez le coiffeur |
En bas des escaliers, un autre spectacle nous amuse :
Lakshmi, l’éléphante du temple d’Hampi Bazaar, est en train de prendre son
bain, tranquillement alanguie dans l’eau, deux cornaks la frottant à grands
renforts de balais-brosses et d’éponges.
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Même les pachydermes apprécient une petite séance de balnéo de temps en temps |
Après une attente d’une demi-heure, le bac est là. Nous nous
acquittons des cinq roupies que coûte la traversée et, trois minutes plus tard,
nous débarquons sur la rive nord.
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Une armée de Nandhi veille sur la rivière et ses pêcheurs |
Nous qui pensions benoîtement que le temple d’Hanuman était à
deux pas de là où nous déposait le bateau, que nenni ! il nous faut
parcourir 8 kilomètres. Non, nous ne réitérerons pas la « promenade »
de la veille, et, après d’âpres négociations, prenons un rickshaw public
(c'est-à-dire que nous ne somme pas les seuls clients… loin de là, à monter
dans l’engin).
Enfin, le lieu saint des Bandar-log nous ouvre ses portes.
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Le portail d'entrée du temple d'Hanuman |
Le temple se situe, comme souvent en Inde, en haut d’une
montagne (en l’occurrence, Anjenaya Hill pour celui-ci) et il nous faudra
gravir les 572 marches à travers les rochers pour y accéder. Ce fut plus rapide
et moins fatiguant que nous le pensions, d’autant plus que nous nous arrêtons
tous les 10 mètres pour admirer la vue et les singes. Nous sympathisons
également avec Kyle, un canadien avec qui nous passerons le reste de la
journée.
Tout au long de l’escalier, nous rencontrons des sâdhus qui
réclament la charité (bakchich, bakchich !).
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Le Langur Sacré, ou Entelle d'Hanuman |
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La vue à mi-chemin de l'escalier |
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Les macaques surveillent l'arrivée des fidèles et, avec eux, de sacs remplis d'offrandes bonnes à manger (noix de coco, bananes, mangues...) |
En haut, la vue sur les environs est époustouflante, ce
désert de cailloux ocres leur donne des airs de regs. Le temple, lui, est loin
d’être parmi les plus beaux que nous ayons vus. Très simple, plutôt moderne, il
parait que l’intérieur (où nous n’avons pas eu le droit d’accéder) est rempli
d’inscriptions en kannada (la langue locale de la région du karnataka) relatant
l’intégralité du Ramayana, l’épopée de Rama dans laquelle il rencontre Hanuman.
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Le panneau indiquant que nous nous trouvons sur le lieu de naissance du Roi-Singe |
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Le temple à proprement parler |
A l’extérieur, un simple petit sanctuaire et un arbre
couvert de rubans attestent de la présence régulière de fidèles.
Après avoir passé une demi-heure au sommet, nous entamons la
descente, toujours en admirant les pirouettes et farces des singes.
Rendus à l’entrée de l’escalier, nous désirons nous rendre à
Anegundi, un village situé à 4 kilomètres, au-delà des montagnes. Il n’y a pas
de rickshaw et nous n’avons pas spécialement envie de marcher, il n’est pas
loin de midi et il fait très chaud. Kyle, qui a loué une mobylette à la journée
nous propose de nous y emmener et c’est donc à trois sur l’engin, Erwan aux
commandes, que nous nous y rendons.
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Un petit chariot de procession (si si, sans ironie, celui ci est vraiment petit) |
Anegundi est un joli petit village dont les seuls intérêts
consistent en un petit chariot de procession, un pont écroulé sur la rivière et
des pistes d’escalade. Après une balade jusqu’à la rivière, où une armée
d’enfants nous réclament des « school pen », nous mangeons un couscous
à l’indienne dans un petit restaurant familial et reprenons la route pour
retourner à Pondichéry.
Un bateau, un rickshaw et deux bus plus tard (14h de trajet)
nous arrivons à la gare routière de Chennai, une espèce de parking géant rempli
de bus mais dépourvu de la moindre inscription en anglais ou même en alphabet
latin. Erwan est malade comme il ne l’a jamais été, sans doute a cause du repas
de la veille au soir, mais nous trouvons malgré tout le bus qui nous ramènera
chez nous en quatre heures, plus une demi-heure de pause pour le repas du
chauffeur. Au terme donc de près de 20h de trajet, nous sommes de retour chez
nous, ravis de retrouver notre lit, et de se remettre sur pied.