samedi 18 août 2012

Brève 12 - De la légendaire hospitalité hindoue

Il est une tradition en Inde du sud, rencontrée dans toutes les villes et dans tous les villages, qui nous a tant plu que nous avons jugé intéressant de vous le faire partager avec le blog, il s’agit des kolam.

Partout où l’on se promène, on remarque, devant l’entrée des maisons (essentiellement hindoues mais la tradition a parfois transcendé les confessions), ces dessins, plus ou moins grands, plus ou moins travaillés, généralement blancs, mais parfois chamarrés.

Après une petite investigation, nous avons eu l’explication de cette jolie tradition.
Faits chaque jour, à l’aube, en farine de riz très fine, toujours à main levée, les kolam rassemblent plusieurs fonctions, plus ou moins superstitieuses.

Dans un premier temps, le kolam accueille le visiteur dans la maison ou le commerce, lui portant chance et prospérité. C’est aussi un moyen de protéger la demeure des mauvais esprits et de la mauvaise fortune car il est dessiné en l’honneur de Lakshmi, épouse de Vishnu, la déesse de la fortune, de l’abondance, de la prospérité, de la beauté et de la chance.

Enfin, étant fait dans une matière comestible, il permet de nourrir jusqu’au plus petit organisme vivant (insectes, vers, chenilles, bactéries…) afin que son auteure (c’est une tradition se transmettant de mère en fille) soit certaine de n’avoir, de son vivant, jamais privilégié un animal de par sa taille et ainsi se soit assuré une grosse part de bon karma en vue de sa prochaine réincarnation.

Nous vous faisons partager ici certains des plus beaux ou des plus singuliers parmi les milliers de kolam que nous avons pu voir durant ces trois mois à travers l’Inde du sud.






















mercredi 15 août 2012

Journal - Hampi, épisode 2


Notre deuxième journée à Hampi nous mène donc de l’autre côté de la rivière Thungabhadra, vers le temple d’Hanuman et Anegundi.

Premier objectif donc, dès potron-minet, traverser la rivière. Pour cela il existe un bac, sans horaires précis, qui vient nous chercher au bas du ghât d’Hampi Bazaar.

Le ghât, c’est cet espèce d’escalier, plus ou moins grand mais toujours les pieds dans l’eau, emblématique de l’Inde, présent dans chaque ville et village du pays, où les hindous viennent chaque jour faire leurs ablutions dans la rivière, le lac ou le bassin qui le baigne.

En haut de celui-ci, un barbier s’occupe de raser barbe et cheveux des fidèles, afin de les offrir au dieux. L’offrande de cheveux est, ici, la plus importante de tous, le sacrifice ultime et, de ce fait, le plus puissant.

Il y a pire comme vue quand on va chez le coiffeur
En bas des escaliers, un autre spectacle nous amuse : Lakshmi, l’éléphante du temple d’Hampi Bazaar, est en train de prendre son bain, tranquillement alanguie dans l’eau, deux cornaks la frottant à grands renforts de balais-brosses et d’éponges.

Même les pachydermes apprécient une petite séance de balnéo de temps en temps
Après une attente d’une demi-heure, le bac est là. Nous nous acquittons des cinq roupies que coûte la traversée et, trois minutes plus tard, nous débarquons sur la rive nord.

Une armée de Nandhi veille sur la rivière et ses pêcheurs
Nous qui pensions benoîtement que le temple d’Hanuman était à deux pas de là où nous déposait le bateau, que nenni ! il nous faut parcourir 8 kilomètres. Non, nous ne réitérerons pas la « promenade » de la veille, et, après d’âpres négociations, prenons un rickshaw public (c'est-à-dire que nous ne somme pas les seuls clients… loin de là, à monter dans l’engin).

Enfin, le lieu saint des Bandar-log nous ouvre ses portes.

Le portail d'entrée du temple d'Hanuman

Le temple se situe, comme souvent en Inde, en haut d’une montagne (en l’occurrence, Anjenaya Hill pour celui-ci) et il nous faudra gravir les 572 marches à travers les rochers pour y accéder. Ce fut plus rapide et moins fatiguant que nous le pensions, d’autant plus que nous nous arrêtons tous les 10 mètres pour admirer la vue et les singes. Nous sympathisons également avec Kyle, un canadien avec qui nous passerons le reste de la journée.
Tout au long de l’escalier, nous rencontrons des sâdhus qui réclament la charité (bakchich, bakchich !).

Le Langur Sacré, ou Entelle d'Hanuman
La vue à mi-chemin de l'escalier
Les macaques surveillent l'arrivée des fidèles et, avec eux, de sacs remplis d'offrandes bonnes à manger (noix de coco, bananes, mangues...)

En haut, la vue sur les environs est époustouflante, ce désert de cailloux ocres leur donne des airs de regs. Le temple, lui, est loin d’être parmi les plus beaux que nous ayons vus. Très simple, plutôt moderne, il parait que l’intérieur (où nous n’avons pas eu le droit d’accéder) est rempli d’inscriptions en kannada (la langue locale de la région du karnataka) relatant l’intégralité du Ramayana, l’épopée de Rama dans laquelle il rencontre Hanuman. 


Le panneau indiquant que nous nous trouvons sur le lieu de naissance du Roi-Singe
Le temple à proprement parler
A l’extérieur, un simple petit sanctuaire et un arbre couvert de rubans attestent de la présence régulière de fidèles.

Après avoir passé une demi-heure au sommet, nous entamons la descente, toujours en admirant les pirouettes et farces des singes.



Rendus à l’entrée de l’escalier, nous désirons nous rendre à Anegundi, un village situé à 4 kilomètres, au-delà des montagnes. Il n’y a pas de rickshaw et nous n’avons pas spécialement envie de marcher, il n’est pas loin de midi et il fait très chaud. Kyle, qui a loué une mobylette à la journée nous propose de nous y emmener et c’est donc à trois sur l’engin, Erwan aux commandes, que nous nous y rendons. 


Un petit chariot de procession (si si, sans ironie, celui ci est vraiment petit)
Anegundi est un joli petit village dont les seuls intérêts consistent en un petit chariot de procession, un pont écroulé sur la rivière et des pistes d’escalade. Après une balade jusqu’à la rivière, où une armée d’enfants nous réclament des « school pen », nous mangeons un couscous à l’indienne dans un petit restaurant familial et reprenons la route pour retourner à Pondichéry.


Un bateau, un rickshaw et deux bus plus tard (14h de trajet) nous arrivons à la gare routière de Chennai, une espèce de parking géant rempli de bus mais dépourvu de la moindre inscription en anglais ou même en alphabet latin. Erwan est malade comme il ne l’a jamais été, sans doute a cause du repas de la veille au soir, mais nous trouvons malgré tout le bus qui nous ramènera chez nous en quatre heures, plus une demi-heure de pause pour le repas du chauffeur. Au terme donc de près de 20h de trajet, nous sommes de retour chez nous, ravis de retrouver notre lit, et de se remettre sur pied.