dimanche 7 avril 2013

Journal - De Safi à El Jadida

Après Essaouira, l'arrivée à Safi fut un choc... 400.000 habitants, port industriel majeur, usines de conserverie de poissons et d'extraction de phosphates, bref, vu comme ça c'est pas glamour. Et en effet, la ville n'a pas un charme fou. Qu'êtes vous allés glander là bas me direz-vous ? Hé bien c'est aussi une petite médina mignonne, entourée de remparts portugais du XVIe siècle, et dotée du Ksar-el-Bahr ("château sur la mer"), et le principal centre de production de la poterie marocaine. A l'arrière de la médina s'étend donc la Colline des Potiers, couverte d'ateliers et de fours. 
Malheureusement, nous arrivons sous la pluie, le château est fermé (sans explication aucune) et la ville est en travaux, donc de la boue un peu partout. En plus, en arrivant à 15 heures, on trouve la médina endormie à l'heure de la sieste, et une ambiance un poil ville fantôme. Premières impressions pas top. Heureusement, en se promenant, nous voyons la médina se réveiller, croisons quelques personnages sympathiques, dont un papi qui nous a bien fait rire en nous demandant "Vous vivez ici ? - Non non", et lui de nous répondre tout naturellement : "Pourquoi ?". Drôle. 

Le fameux château sur la mer, photographié depuis notre chambre d'hôtel. Vu comme ça c'est classe, mais on n'avait pas remarqué en prenant la chambre que passe juste devant une voie ferrée... Heureusement, seuls 2 trains partent de la gare de Safi par jour. Malheureusement, le transport de phosphates par voie ferroviaire marche bien... et la nuit aussi.

Un des patios du souk pendant l'heure de la sieste

On vous avait dit qu'il y avait des potiers

Mais nos bagages sont trop pleins pour ramener des tagines...

Les restes de la cathédrale portugaise (XVIe), le seul édifice gothique du Maroc

Le guide a absolument tenu à nous prendre en photo, mais on va pas s'en plaindre héhé

Comme d'hab un Julio, bavard celui-là

Des portes, des portes, des portes, et un peu de béton aussi

Un minaret du XIIe siècle, le seul du Maroc à se dresser tout seul, sans mosquée ! Une mosquée postérieure a été construite à quelques dizaines de mètres... et c'est la seule du Maroc à être séparée de son minaret !

La place d'entrée de la médina, coté mer, avec un joli marabout

La rue qui longe les remparts, à l'intérieur

Sur la colline des potiers
Une des nombreuses décharges de tessons de la colline
 La Colline des Potiers était assez fun, mais les conditions de travail des potiers sont assez roots... et tous les trois mètres on vous propose de venir visiter l'atelier, visite clamée "gratuite", mais qui coûte évidemment des sous au bout du compte... au bout de la 42e proposition, on est un peu gavés, mais on reste polis... et on finit par s'acheter quelques jolies coupes et un cendrier, parce que faut pas déconner, la poterie marocaine c'est super classe. 

On a vite fait le tour de la ville, donc on est rentrés se reposer tôt, entre deux passages de trains... Safi ne nous laisse pas une impression impérissable, mais les travaux en cours, et les divers projets culturels que le roi compte y lancer promettent d'en faire une destination agréable ; on serait curieux d'y retourner dans quelques années ; le lendemain, on reprend le bus, direction El-Jadida !

Avec El-Jadida, on continue d'explorer les vestiges du Maroc portugais, puisqu'il s'agit de l'ancienne Mazagan, et ici la médina s'appelle même "la cité portugaise", une enceinte carrée d'environ 200m de coté, aux remparts superbes. On se trouve un super hôtel, on se gave de poisson frais (hmmm un gros tas de soles meunières pour 50 dirhams !!! j'adooore), et on va prendre le soleil dans la vieille ville.

L'église de l'Assomption, en rénovation (youpi)

Les remparts vus de l'extérieur
Le guide de voyages l'appelle une des perles du Maroc : nous avons visité la "Citerne portugaise", qui comme son nom l'indique sert à recueillir les eaux de pluie. Complètement atypique, et absolument magique : 




C'est juste une grande pièce à colonnes et voûtes en palmier, avec un bassin au centre, et une ouverture pour l'eau et la lumière, tout simple, mais la lumière, le silence, le vert des colonnes du aux algues, et l'étrangeté du bâtiment rendent le tout magnifique. Nos imaginations fertiles de lecteurs de fantasy ont vu tout le potentiel magique du lieu...

Une des ruelles de la cité portugaise
 
A chaque angle de la cité, un bastion

Le bastion de l'Ange

On a pas trop trop pris soin des canons... assez étonnant, puisque le reste est assez bien entretenu.

La synagogue, reconnaissable à l'étoile de David sur le fronton.Au pied des remparts s'étend le cimetière juif


Les bateaux de pêche, que nous avons vus partir en mer le lendemain matin

Une jolie porte de mosquée, comme à peu près partout au Maroc

Un des bastions

Un autre style, la mosquée turquoise

Le minaret de la Grande mosquée, construit sur une ancienne tour de guet. Dans le passé, il servait à la fois de minaret, et de phare !

On retrouve toujours les gardiens de la médina...


On peut grimper sur les remparts !


Les pubs Vache qui rit sont omniprésentes... j'adore !
Encore une saynète amusante de la vie quotidienne... les gamins de la cité chassent le pigeon, qui a toutes les chances de finir en pastilla (ils en avaient déjà attrapé deux les gaillards !)

Bilan des courses : Safi à revoir dans quelques années, et à visiter en voiture pour remplir le coffre de poteries ! El-Jadida, absolument charmante, belle, sereine... D'ailleurs, on s'est rendus compte que c'est la seule ville où nous n'avons pas été abordés une seule fois, que ce soit pour un hôtel, un taxi, un restaurant, une boutique, bref, c'est hyper reposant et agréable. On ne dirait pas non à y repasser quelques jours, en été, à profiter des plages et du poisson, et siroter du jus d'orange sur les remparts.

On se prépare pour un changement de style total, avec le départ pour Rabat ! C'est de là qu'on vous écrit, on vous raconte tout dans deux jours, inch'Allah !

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