vendredi 5 avril 2013

Journal - Bienvenue chez les mouettes ! Essaouira

En partant de Marrakech une nouvelle fois, nous sommes ce coup-ci allés vers l'ouest. Direction : la côte, la mer, le sable (oui, on en a pas eu assez dans le désert) et le soleil (idem).

Essaouira, c'est une très jolie petite ville côtière située entre Agadir et Casablanca. Elle est réputée pour être l'une des destinations favorites des européens, en particulier des français, pour son ouverture sur l'art contemporain, son travail du bois de thuya, son port, sa Médina et ses mouettes (la ville est surnommée "La cité des mouettes").

Essaouira, ça avait pourtant mal commencé... en arrivant à la gare routière (un peu excentrée de la médina en plus), on se fait sauter dessus par les rabatteurs de guest house façon Pinar del Rio (notre ville de l'enfer à Cuba, pour ceux qui ont suivi nos aventures précédentes), et quand on se rebiffe on se fait engueuler ! Manquait plus que ça. Bon, n'écoutant que notre courage, on part en ville à pied, c'est plutôt rapide, d'autant qu'en se trompant de chemin on longe le front de mer, donc c'est sympa. Dans la médina, on se re-paume pour trouver l'hôtel, mais on est récompensés en arrivant par une belle chambre blanche et bleue, les fenêtres directement sur les remparts et la mer (voir coucher de soleil plus bas).


Pour se remettre de ces émotions, on file à la plage ; il est trop tard et trop venteux pour se baigner, mais l'eau est bonne... on se dit qu'arrivés quelques heures plus tôt, on se serait baignés ! Malheureusement la météo prévoit de la flotte pour les jours suivant, donc on sait qu'on a raté le coche...
La série des crampons continue sur la plage, où les vendeurs de gâteaux sont au taquet (des gâteaux pas très orthodoxes d'ailleurs...), et au bout du troisième (oui, trois c'est pas tant que ça, mais comptez qu'ils viennent vous voir trois fois minimum), quand on exprime notre lassitude, on se prend une leçon de morale sur ces enfoirés de français qui viennent au Maroc et qui ne veulent pas "discuter". Ouais discuter ouais, j'y crois à mort...


Après s'être gorgés de soleil (et d'alizés !), nous allons faire un petit tour dans la charmante médina, dont voici une des portes ci-dessus. Malheureusement, nous ne sommes pas au bout de nos surprises... alléchés par des churros tout frais, nous faisons la queue pour acheter notre ration lipidique quotidienne, patiemment. 1 dirham 50 le churros (donc pas cher du tout...), 0,50 les petits. On s'en commande deux petits, on donne 1 dirham... et là le vieux nous en demande deux. Erwan rigole, lui répond "ah pour nous c'est plus cher ?". En général un simple sourire désamorce la situation. Le vieux s'énerve, nous dit que oui oui, pour nous c'est plus cher, pis si ça nous plaît pas c'est comme ça et pis c'est tout, tout en arrachant le churros du litige des mains d'Erwan. 
Autant vous dire qu'on s'est tirés furieux après lui avoir collés ses beignets dans la gueule (bien chauds haha) ; en vrai, on s'en tape de payer 2 dinars au lieu d'un, d'autant que ça reste que dalle... mais y a l'art et la manière... et c'est le énième connard de la journée, donc on commence à manquer d'énergie, voire à carrément déprimer...

Une preuve qu'on a quand même goûté l'eau !

Une des mignonnes placettes d'Essaouira
Toutes ces aventures... c'est l'heure de rentrer se reposer.

La rue de la Skala (la Skala est le chemin de ronde, qui court au dessus de la rue), où nous dormons

Heureusement, sur le chemin, des saynètes nous font sourire, comme ce chat, perché sur sa devanture, que tout le quartier veut sauver... mais qui ne veut absolument pas descendre ! 



 Ici, comme ailleurs au Maroc, des chats partout... souvent en gardiens des seuils des boutiques :


Le lendemain, nous partons ragaillardis par une bonne nuit de sommeil et un bon petit déjeuner (des vrais viennoiseries, et de la bonne baguette ! hallélujah !), et commençons par explorer le Mellah, le quartier juif de la Médina. Il y a deux siècles, la moitié de la population de la ville était juive, et elle a vraiment marqué la culture locale, notamment par le commerce et l'orfèvrerie. 

Ces portes m'évoquent un conte de fées, où le héros doit choisir entre deux portes avant de continuer sa quête

Enfin du soleil, dans les ruelles de la médina

Malheureusement, la moitié du Mellah est en ruines (on a d'ailleurs remarqué que les mellah sont souvent des quartiers pauvres dans la plupart des villes que nous avons visité)


Une des petites boulangeries du Mellah
 En sortant du Mellah, nous avons traversé toute la médina, qui n'est pas très grande. On oblique sur la rue principale, assez caractéristique avec ses arcades et ses colonnades. 


L'adorable place du marché aux grains, qui ne rend pas si bien en photo, mais était un petit oasis de calme au milieu de la ville


Une des entrées du souk des bijoutiers, entièrement carrelé de bleu, qui est très mignon

Mais Essaouira, c'est surtout des ruelles blanches et bleues


Un parmi des dizaines d'herboriste, qui vend entre autres le "viagra berbère" ou "l'herbe qui fait sourire"...


Et comme d'hab, on se laisse attendrir par les chats... surtout que c'est la saison des chatons !!!

Seriously ? On vient jusqu'au Maroc pour tomber sur des bigoudens ? Hé bah ouais... d'ailleurs Essaouira est surnommée la Saint-Malo du Maroc, puisque c'est la seule médina qui ait été dessinée avant construction, et ça a été fait par Cournut, l'architecte de Saint-Malo, avec des fortifications à la Vauban !

Le musée municipal, comme souvent installé dans un joli palais

Détail de marqueterie sur un luth, la marqueterie étant la principale activité de la ville

Trust me, I'm an engineer
Enfin, le dernier jour, nous allons explorer le port ; pour y pénétrer, il faut passer par le poste de douane :

Impressionnant non ?

Vous avez dit bleu ?

Une des gardiennes du port

La vue cliché d'Essaouira, par la Skala du port


On se fait des amies

A l'abordage ! Piou piou piou piou piou !


Une des îles de Mogador ; on dit en général l'île de Mogador, qui fait face à Essaouira, mais c'est un petit archipel, où ne subsistent que quelques ruines (une mosquée, une prison, des jetées...), mais qui constitue un sanctuaire pour les faucons d'Eléanore.


Tiens, des chats. Etonnant non ? Ils se montrent particulièrement intéressés par le contenu des nasses et des filets...

L'innocence même, avec des yeux vairons

Can I haz fishburger ?

Pour conclure ces trois jours, un coucher de soleil vu depuis notre chambre...
 Qu'il était bon de se laisser vivre trois jours au rythme doux de ce port aux airs bretons... même si ça avait mal commencé ! Nous nous dirigeons maintenant vers Safi, la suite au prochain numéro !



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