Nos séjours à Chidambaram et dans
Kerala nous ayant donné la bougeotte, nous sommes partis, peu de temps après, à
la découverte de l’Andhra Pradesh, et en particulier de sa capitale Hyderabad,
la « Cité des Perles ».
Pour information, Hyderabad est
également connue pour être l’un des trois principaux foyers du cinéma indien,
le Tollywood (en langue télougou). Les autres étant le bien connu Bollywood de
Bombay (en langues hindi et ourdou), le Kollywood de Chennai (en tamoul).
Sa prise d’importance dans le
domaine de l’informatique ces vingt dernières années vaut à l’un de ses
quartiers d’avoir été renommée Cyberabad.
Hyderabad, c’est grand et c’est
gros, contrairement aux éléphants qui ne sont que gros. 6,8 millions
d’habitants répartis sur 650km² font de la ville la sixième mégalopole la plus
peuplée du pays. Elle est loin notre petite et calme Pondichéry.
Arrivés à 8h du matin après une
nuit passée en bus, la journée s’offre à nous pour découvrir la ville. Après un
check-in à l’hôtel et un petit-déjeuner à base de dosai, nous nous mettons en
route dans la fraicheur matinale (mettons… allez 28°c) en attendant l’ouverture
des musées, à 10h.
Non loin de l’hôtel, un grand
parc et ses plans d’eau nous appellent et c’est avec la joie de trouver quelque
point d’ombre que nous le traversons d’un pas sûr.
Le jardin est plutôt joli, de
nombreuses fleurs aux innombrables couleurs nous titillent la rétine et, pour
une fois, il n’est pas (trop) jonché d’ordures. En revanche, nous comprenons
d’où provient la belle couleur verte des pelouses par 30° lorsque nous
remarquons des tuyaux d’arrosages allumés, laissés sans surveillance, surement
toute la journée. Dans un pays où l’eau potable et l’eau tout court sont un
problème et où certaines villes coupent l’eau domestique à certaines heures de
la journée, ça fait mal au c**.
Le parc est agrémenté d’un plan
d’eau sur lequel trône une île surmontée d’un kiosque, Haut Lieu de la sieste
Hyderabadéenne. Sous le pont menant à l’île, de tristes pédalos inusités depuis
les années 70 (ou du moins pas lavés depuis) nous fixent de leurs grands yeux
mouillés.
Il est 10h, l’heure d’aller
visiter des trucs ! Au programme du jour : AP State Museum (musée
d’art de la ville) et Health Muséum (bidule muséologico-pédagogique sorti de
l’outre tombe d’un monde parallèle).
Pour un rapport détaillé de ces
musées, vous pourrez vous rendre sur le blog de Valentine http://lemuseevivant.blogspot.in
où ils seront mis en ligne incessamment sous peu.
Je vous en donne tout de même un
petit avant-goût avec quelques photos.
De l'AP State Museum :
Narasimha et sa compagne |
Statuette bouddhique tibétaine représentant Tara |
Vajrasativa avec sa parèdre, statuette bouddhique tibétaine |
Un exemple de bidri, travail du métal typique d'Hyderabad |
Un gros char ! |
Les reliques du Bouddha ; c'est grave la classe même si on a pas tout compris ce que c'était |
Et du Health Museum :
C'est surtout le panneau tout en haut qui est intéressant ici. Assez révélateur. |
Voilà qui vient complètement contredire la première photo mais bon, on n'est pas à un paradoxe près. |
L’après midi se passe
essentiellement dans la fraicheur (plutôt réelle cette fois) des ventilateurs
de l’hôtel. Vers 16h30 nous repartons à la conquête du lac Hussein Sagar sur
lequel se dresse une colossale statue du Bouddha. Pour l’histoire, cette statue
devait être transportée, en 1990, d’un bout à l’autre de la ville en passant
sur le lac par bateau. Comme dans les blagues, le bateau coule, et la statue
reste deux ans immergée avant d’être repêchée intacte et posée sur une île
artificielle, sans voir la fin de son voyage initial.
Pour prendre le bateau afin
d’aller sur le lac, notre Lonely Planet nous indique de nous rendre au Lumbini Park je cite « Un jardin plaisant où l’on peut contempler
les superbes couchers de soleil de Hyderabad […] et offre une superbe vue sur
la statue du Bouddha »). Nous, naïfs, sommes persuadés de pouvoir
faire un tour dans un autre joli jardin public avant de monter à bord. Que
nenni ! Il faut toujours rester sur ses gardes en Inde, et en particulier par
rapport au mot Park qui, bien souvent, signifie Parc-d’attractions-payant-dont-le-spectacle-son-et-lumière-ameute-la-moitié-des-plus-beaufs-et-malpolis-gens-de-la-région,
ce que notre cher petit guide ne précise pas. Qu’à cela ne tienne, un second
embarcadère se trouve de l’autre côté du lac, un coup de rickshaw et nous y
sommes dans deux minutes.
C’était sans compter que les
rickshaw d’Hyderabad (cela nous est rarement arrivé ailleurs en Inde) sont pour
beaucoup plutôt malhonnêtes. Tant pis, nous marcherons.
Cette balade de quelques
kilomètres nous fut finalement en partie bénéfique puisqu’elle nous a permis
d’observer à loisir le vol des chauves-souris pêchant dans le lac. Pas des
petites pipistrelles qui mangent des moustiques à la nuit tombée dans les
ruelles de Pondy. Ni même ces petites chauves-souris nichant dans les coins et
recoins sombres du moindre temple et palais du Tamil Nadu. Non là ce sont des
chauves-souris de compétition. Du genre à se battre avec les mouettes et les
corbeaux pour un bout de poisson, du genre qui fait facilement 1m/1m50
d’envergure. Eh ouais les amis, ça c’est de la chauve-souris !
tadadadadadadam |
tadadadadadadadam |
tadadadadadadam |
Batmaaaaaaaan ! |
Je disais donc « en partie
bénéfique ». En partie seulement oui, car cette balade nous a également
permis de voir ce que l’Inde nous a jusqu’ici montré de plus sale.
L’intégralité des rives du lac, sur tout son pourtour (il est grand le lac),
est littéralement couverte d’une épaisse couche d’ordures en tout genre dans
laquelle s’ébattent des centaines de gros rats bien gras.
Au terme d’une demi-heure de
marche, nous arrivons enfin à Eat Street, une espèce de promenade sécurisée
remplie de terrasses de restaurants et de fast-foods. Notre ticket payé (non
sans mal), nous montons enfin à bord et naviguons vers le Bouddha.
Le Bouddha en question il est
quand même grand. 17,5 mètres de haut pour 350 tonnes, beau bébé. C’est l’une
des plus grandes statues en pierre du Bouddha au monde. A son pied, des
dizaines de familles et de touristes (indiens pour la plupart) mitraillent la
bête (et nous au passage) et un gardien tente en vain de nous racketter. La
nuit tombe sur Hyderabad et quelques photos plus tard nous remontons à bord
pour rejoindre Eat Street où nous trouverons, sans doute, quelque chose à
manger pour le soir. Oh tiens, des hamburgers, ca va nous changer du
biryani !
Le lendemain, c’est parti pour le
fort de Golconde, à 8 kilomètres de la ville. En fait Golconde était la
capitale du coin avant qu’une grande sècheresse ne force son seigneur à
abandonner la forteresse pour Hyderabad. Ici encore, un article détaillé de Val
(déjà en ligne cette fois-ci, ici) vous éclairera sur cette superbe visite. Une fois
encore, j’ajoute ici quelques photos, pour le plaisir des yeux.
Peinture représentant la déesse Kali, dans un petit et joli temple au sommet du fort |
Idem pour la nécropole des rois
Qutb Shahi pour laquelle vous trouverez bientôt un petit article sur Le Musée Vivant.
L'intérieur, très sobre, des mausolées |
L'extérieur, un poil moins sobre |
Sur le chemin du retour, nous
nous arrêtons au Charminar, un monument bâti en 1591 pour célébrer la fondation
de la ville et la fin de la sècheresse et des épidémies qu’elle a engendré.
C’est un peu leur Arc de Triomphe à eux. Il apparaît d’ailleurs dans la plupart
des films télougous que nous avons vus dans le bus ou à l’hôtel, un peu comme
les réalisateurs collent toujours une Tour Eiffel pour être bien surs qu’on a
compris qu’on était à Paris.
Le Charminar est entouré d’un
immense bazar où l’on peut trouver bijoux, parfums, tissus, objets d’art et du
quotidien ou encore chaussures à ne plus savoir qu’en faire. Nous nous
promenons quelques heures dans le dédale coloré des ruelles mais la foule
oppressante et la sollicitation exagérée des vendeurs finissent par avoir raison
de ma patience et nous fuyons pour un quartier plus calme.
En Inde, s'il y a un truc qui ne manque pas, c'est les marmites en fer blanc. |
Qui veut des tasses ? Elles sont belles mes tasses ! |
Et pour, bien sûr, assortir ses pieds à sa belle tasse toute neuve |
Le surlendemain de notre arrivée,
dernier jour à Hyderabad, est voué à la visite de l’immense Chowmahalla Palace
et du Nehru Centenary Tribal Muséum, un très kitsch mais émouvant musée sur les
tribus de l’Andra Pradesh.
Pour tous les deux, je vous donne
rendez vous très bientôt sur Le Musée Vivant pour les articles que Valentine
aura fait dessus et vous allèche dès aujourd’hui avec quelques photos.
Le magnifique Chowmahalla Palace :
Pas dégueu hein ? |
Et le musée Tribal (les photos étant interdites à l'intérieur, nous n'avons que quelques vues de la façade, cependant plutôt représentatives de son contenu) :
Enfin, un passage au Cha-Cha
Nehru Park, parc payant sans grand intérêt où les appareils photos, nourriture,
boissons et jeux pour enfants (ballons, etc.) sont interdits. Sympa !
Certains d’entre vous comprendront néanmoins facilement pourquoi le nom du parc
nous y attirés… et nous avions besoin de nous reposer un peu au calme avant de
quitter la ville, donc on s’est offerts quelques heures de tranquillité à
l’ombre des arbres du Cha-Cha Park, le jardin au nom le plus classe du monde.
Nous ne pouvions décemment pas
quitter Hyderabad, la Cité des Perles, sans passer chez un bijoutier pour s’en
offrir quelques unes, ni sans passer chez un marchand de bidri, travail du
métal emblématique de la région.
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